Terreur sur le littoral : « Algues attaque »

Dans ce troisième épisode les envahisseurs sont des algues.
En l’occurrence des macro algues rouges pour changer des vertes toujours pointées du doigt, mais aussi des micro-algues…

Pour le couple de promeneurs sur la plage, les macro algues rendent la baignade peu ragoutante, sans compter les désagréments de leur décomposition. Mais s’ils ne les voient pas, les micro-algues qui peuvent se concentrer dans les coquillages ou certains poissons, peuvent, elles, représenter un danger pour leur santé…

Des algues dans la mer, cela semble pourtant naturel… Mais certaines d’entre elles, en particulier celles au fort pouvoir colonisateur, ont été importées, par exemple avec les huitres du japon … Même chose pour les micro-algues : le changement climatique peu en amener de nouvelles aux toxicités non encore détectées… Sans compter les apports issus des activités humaines qui peuvent favoriser leur prolifération.

Les deux héros de cet épisode sont finalement confrontés à des choix étroits : ne plus manger de coquillages en cas de doute, ne plus se baigner… Sauf si les scientifiques leur viennent en aide.

« On peut traiter le problème sous deux angles : effectivement s’attaquer  à la source de la pollution pour essayer de minimiser l’invasion des algues, et deuxième point minimiser l’impact de cette invasion en valorisant les molécules issues de ces algues », explique Justine Dumay biologiste marine, Université de Nantes, dans une interview complémentaire à cet épisode.

Coselmar travaille notamment sur l’algue rouge Grateloupia turu turu, originaire du Japon. Son pigment fluorescent, appelé phycoérythrine, une fois raffiné, pourrait trouver des applications dans l’industrie alimentaire, textile mais aussi médicale. « Il peut représenter une valeur marchande allant jusqu’à 400 euros le mg, soit un potentiel de développement économique assez important », souligne Mme Dumay.

Communes et industriels sont très intéressés par ces possibilités de débouchés qui feraient d’un handicap actuel une source de croissance économique.

Pour les micro-algues, l’enjeu est aussi économique mais c’est la détection en amont qui est au cœur des recherches.

« On travaille avec collègues à l’international pour développer des  systèmes complets pour détecter une plus large panoplie de micro algues qui pourraient être un danger pour le consommateur », explique Philippe Hess, chimiste à l’Ifremer

Pour les conchyliculteurs, cette détection peut permettre, pour ceux pour qui cela reste rentable, de retirer les coquillages des eaux contaminées puis de les placer dans des bassins à terre équipés de filtres pour les décontaminer des micro-algues. Mais pour ceux qui produisent des coquillages comme les moules à faible marge économique, cette détection permet surtout de ne pas récolter les coquillages dans les zones contaminées, en attendant que les micro algues changent de terrain de jeu…

« On a travaillé avec des collaborateurs européens pour déposer un projet qui  reprend les acquis du programme Coselmar  pour le transposer à l’échelle européenne pour mieux anticiper les risques liés aux micro algues toxique pour les différents secteurs, en vue du changement climatique », ajoute M. Hess.

Alexandra Turcat, journaliste pour Le Marin