Les éclaireurs-Coselmar : l’enquête scientifique qu’on va adorer suivre !

 

Quand sciences et polar s’allient pour toucher le grand public, ça donne « Enquête en eaux troubles », premier épisode d’une websérie iodée.

Photo : Les « chercheurs-éclaireurs » en chair et en os, le 27 avril à Nantes. Ils ont répondu aux questions en direct lors de la première soirée de lancement de la websérie interactive sur les travaux de recherche Coselmar. ©Véronique Couzinou

Le lancement de la websérie Les Éclaireurs pour faire connaître les recherches du programme Coselmar (*) a eu lieu le 27 avril, au siège du port de Nantes Saint-Nazaire. Le public présent a découvert une enquête digne d’un polar, avec Océane et Marc, les Scully et Mulder de la science…

Dans l’épisode, les deux protagonistes tentent de découvrir qui tire les ficelles de « la mafia de la vasière ». Autrement dit, quel rôle jouent les organismes qui vivent de cet écosystème et l’entretiennent : huîtres, oiseaux migrateurs, micro-organismes…

Pour mieux comprendre les enjeux, le spectateur peut choisir qui les deux enquêteurs vont interroger et s’il faut relâcher ou arrêter les « suspects ». Avec les conséquences que cela aura sur les autres organismes et l’environnement.

Une enquête drôle et savante

Derrière ce scénario parodique, il y a de vraies questions de scientifiques : « la recherche, c’est proche d’une enquête de police », explique Vona Méléder, biologiste à l’Université de Nantes, rattachée au laboratoire Mer molécules santé. « La question n’est pas de savoir qui est le coupable ou le méchant mais de comprendre les interactions entre les organismes car la vasière fourmille de vie ».

Comme dans l’épisode « Enquête en eaux troubles », les différents scientifiques qui ont travaillé ensemble sur la baie de Bourgneuf ont procédé par élimination pour avoir des réponses : les huîtres se nourrissent de micro-algues qui vivent en suspension dans la vasière ; micro-algues qui nourrissent aussi les oiseaux. Et les rejets des huîtres ou la fiente des oiseaux favorisent la prolifération des micro-algues. Tout le monde profite du système mais que se passe-t-il quand on supprime un élément de la chaîne ?

« Quand on a enlevé les huîtres du milieu étudié, on a constaté que les micro-algues disparaissaient. C’est donc que les huîtres contrôlent la répartition des micro-algues autour d’elles », explique Vona Méléder. « Mais les micro-algues sont revenues au bout d’un certain temps », ajoute-t-elle.

Une « stratégie de survie » pour assurer l’équilibre du milieu. « Quand l’un des organismes est impacté, le milieu fait preuve de résilience ». À condition tout de même que le milieu ne soit pas dégradé à outrance… « Maintenant, on a envie d’aller plus loin pour savoir comment naît cette résilience. La recherche, c’est souvent beaucoup de nouvelles questions qui naissent des éléments de réponses ».

Véronique COUZINOU, journaliste pour Le Marin

(*) Programme de recherche pluridisciplinaire alliant Université de Nantes, Université d’Angers et Ifremer, sous l’égide de l’Institut universitaire mer et littoral de Nantes. Plus de 160 biologistes, économistes, géographes, chimistes, sociologues ou encore géologues ont travaillé ensemble pendant quatre ans sur les questions de gestion et préservation des socio-écosystèmes littoraux et marins.